Historiquement, les civilisations étaient très conscientes des effets du cannabis et de son potentiel pour traiter les affections du système reproducteur féminin. L'histoire ancienne témoigne de l'utilisation du cannabis dans les troubles menstruels, pour réduire la douleur et faciliter l'accouchement, ainsi que dans le traitement des tumeurs de l'utérus ou de la gonorrhée commune. Les huiles de chanvre étaient souvent appliquées par voie topique pour atténuer la douleur pendant l'accouchement, mais les femmes brûlaient aussi souvent des fleurs de cannabis et en inhalaient la fumée.
Toutes ces pratiques ont été enregistrées dans diverses cultures, des civilisations chinoise, sumérienne et égyptienne aux cultures arabe et moyen-orientale. Le début de l'ère médiévale en Europe, qui avait déjà hérité de l'ancienne utilisation du cannabis en médecine, est allé encore plus loin dans les applications, en utilisant le cannabis pour les douleurs liées au gonflement des seins ainsi que pour les inconforts utérins.
La phytothérapie était largement utilisée dans l'Antiquité et le cannabis a souvent été utilisé en combinaison avec d'autres plantes ou des composés non végétaux tels que le miel pour obtenir les effets désirés. Cependant, il est évident que les cultures anciennes avaient déjà remarqué et apprécié les avantages du cannabis dans le traitement des affections du système reproducteur féminin. Bien que l'appréciation de la plante soit venue de son grand potentiel de soulagement de la douleur, elles avaient déjà observé (sans pouvoir expliquer comment) des effets bénéfiques sur les troubles de l'utérus, le traitement de la ménopause ou la prévention des fausses couches.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, la médecine commença à faire de grands pas en avant, les médecins étant de plus en plus observateurs et inventifs. Grâce à leurs connaissances anatomiques accrues, ils ont commencé à chercher et à décrire plus en détail comment les applications du cannabis pouvaient aider en cas de dysménorrhée (crampes menstruelles), de ménorragie (saignements menstruels abondants) ou de nausées et de vomissements sévères pendant la grossesse.
Avec l'intérêt scientifique et pharmaceutique accru pour les utilisations possibles et les mécanismes en place, les premiers essais précliniques et cliniques ont été menés pour tenter de quantifier et de comparer les résultats des traitements et d'évaluer dans quelle mesure nous pouvons compter sur les produits liés au cannabis pour traiter les affections du système reproducteur féminin, ce qui a permis de sensibiliser l'opinion et d'améliorer les thérapies.
Très souvent, les produits pharmaceutiques et les traitements utilisés en gynécologie n'ont pas l'effet escompté, ont des effets secondaires ou n'apportent qu'un soulagement à très court terme, alors que l'application du cannabis s'est avérée non seulement compétitive par rapport aux thérapies existantes, mais aussi plus progressive et plus puissante, comme dans le cas de l'endométriose, où le CBD aide non seulement les femmes à soulager les symptômes tels que les douleurs pelviennes, mais aussi à inhiber la décidualisation des cellules stromales endométriales de l'utérus. Sachant qu'environ 10 % de la population féminine mondiale en âge de procréer souffre d'endométriose, cette découverte peut avoir un impact significatif sur le traitement de 200 millions de femmes dans le monde.
Outre les applications liées aux règles et à l'endométriose, le cannabis est également utilisé à petite échelle dans d'autres pathologies douloureuses, dans différents remèdes contre les douleurs pelviennes ou la ménopause, mais nous n'en sommes encore qu'aux premières tentatives de copier ce que d'anciennes cultures ont déjà fait avant nous, sans soutien scientifique et pharmaceutique suffisant.
Nous ne sommes qu'aux portes des applications gynécologiques du cannabis, beaucoup de recherches et d'essais cliniques restent à faire mais, petit à petit, nous commençons à avoir un impact efficace et responsable sur la santé des femmes modernes dans le monde entier.
